Archives mensuelles : juillet 2015

Votre frigo vous réconforte-t-il?

Ouf! quelle journée épuisante au travail!
Arrivée à la maison, je supervise les devoirs des enfants, je prépare le souper, un peu de discussion avec mon mari, je prépare les lunches du lendemain, je fais un peu de ménage… Et enfin, un peu de temps pour prendre une pause.
Je relaxe un peu et, inconsciemment, j’attends.

Personne ne m’encourage, ne me félicite : pas de merci, pas de compliment.

Je regarde le frigo dans lequel se trouvent les gourmandises : le gâteau, la crème glacée, les chocolats. Je cherche n’importe quoi qui, je crois, me fera du bien ; une récompense!
Je commence déjà à me sentir mieux.

J’en mange un peu; quel réconfort et quel bonheur! Je me sens bien, je me suis récompensée. Après tout, je le mérite!

Pourquoi est-ce si difficile pour moi de résister à cette nourriture?

Tout simplement parce que cette récompense comble un vide en vous. Cette nourriture vous apporte momentanément le réconfort, le bien être, la récompense, la douceur que vous recherchez.
C’est un combat sans fin entre la tête et les émotions présentes en vous.
De façon un peu imagée c’est comme si la tête disait : «Tu ne dois pas manger ça. Tu dois être plus forte que ça. Tu veux maigrir ou pas

Et les émotions, ou le vide intérieur, répond : «Si tu te gâtes, tu te sentiras beaucoup mieux. Tu mérites cette douceur, cette reconnaissance. Vas-y manges! »

Qui sera le plus fort vous pensez?

Le côté émotionnel prendra toujours le dessus sur votre tête. Parce que vous n’aimez pas ressentir ce sentiment de vide, de lourdeur, de solitude ou de mal être en vous.

Vous compensez le manque d’amour, de reconnaissance, d’attention, de douceur, par de la nourriture qui fait du bien. C’est de la compensation alimentaire.

«Pourtant, je mange des choses qui ne sont pas bonnes du tout pour moi», me direz-vous?
Ce n’est pas ce qui entre dans votre bouche qui est bon, mais ce que cette nourriture comble en vous. C’est l’émotion quelle vous fait vivre au moment de la manger qui est bonne, qui est douce et qui fait du bien.

Malheureusement, ce bien-être est éphémère et la culpabilité accompagnée de phrases comme: «Je m’en veux. Je devrais être capable de résister. Pourtant je suis discipliné dans beaucoup de choses, mais je suis incapable de ne pas manger le soir.» prennent le dessus assez vite.

Sachez que ce n’est pas une question de volonté ou de discipline si vous n’arrivez pas à avoir le contrôle sur votre envie de manger. Car pour la plupart des gens, c’est directement relié à un besoin primaire, un manque affectif.

 

Le cercle vicieux des fameux régimes yoyo

En tant que naturopathe, j’ai vu des centaines de personnes ayant un surplus de poids qui n’aimaient pas l’image de leur corps. Elles avaient essayé tous les régimes amaigrissants disponibles sur le marché, sans succès permanent, et elles étaient découragées de toujours recommencer la même chose.

Ces personnes sont entrées dans ce que j’appelle le cercle vicieux des régimes yoyo.

En voici une description qui reflète assez bien ce que j’ai constaté chez mes clientes.

1- Je ne m’aime pas parce que je me trouve grosse.

2- J’essaye un nouveau régime amaigrissant supposément miraculeux.

3- Malgré le fait que ce régime me demande de gros efforts, je tente désespérément de continuer même si j’ai constamment faim et/ou que dans ma tête et dans mes émotions ça ne va pas bien du tout. Je deviens impatiente, irritable, susceptible, fragile émotionnellement, frustrée, en colère, etc..

4- Après quelques semaines, déterminée par ma volonté et ma motivation, le combat entre ma tête et mes émotions est très intense. Je n’en peux plus. Je me paye une petite récompense qui me fait un grand bien.
Hummmm… c’est le bonheur! Le calme en dedans s’installe, c’est réconfortant. Encore un autre petit morceau… pourquoi pas? Après tout, je le mérite.

5- Je respecte de moins en moins le régime puisque, de toute façon, aucun régime amaigrissant ne fonctionne. Et le cercle vicieux recommence.

Après plusieurs échecs de ce genre, vous constatez que les régimes amaigrissants ne sont pas efficaces pour vous. Et vous êtes, toujours, malheureuse de porter cet excès de poids.

 

Comment s’en sortir de tout ça?

Il faut travailler à la source et comprendre deux choses importantes.

La première est, pourquoi avez-vous besoin de cette nourriture de compensation ?

Pour vous aider à répondre à cette question, je vous suggère ce petit exercice.
Pendant et juste après avoir savouré votre récompense, fermez les yeux et posez-vous ces questions :

Qu’est-ce que cette nourriture m’apporte ?
Quels sont les sentiments que j’ai en la mangeant?

De la douceur, de la protection, une paix intérieure, etc.?
Est-ce pour me récompenser? Est-ce qu’elle comble une solitude, un vide en moi?
Est-ce pour oublier ou pour cesser de souffrir?

Si vous voulez cesser de faire de la compensation alimentaire, vous devez comprendre pourquoi vous le faites et trouver la source profonde, en vous, de ce conflit émotionnel. En général, cette source se trouve dans votre enfance ou votre adolescence.

Par la suite, c’est beaucoup plus facile de combler ce besoin autrement que par de la nourriture ou autre chose nocive pour vous.
La deuxième chose importante à comprendre est celle-ci.
Pourquoi voulez-vous perdre du poids?

En général, la réponse à cette question n’est pas en lien avec la première question, puisque la raison pour laquelle vous manger de façon compensatoire, c’est pour combler un vide, pour vous donner quelque chose de bon intérieurement.
Tandis que la raison pour laquelle vous voulez perdre du poids, n’est pas, en général, lier avec un besoin compensatoire à proprement parler, mais plutôt à des choix inconscients.

Voici deux exemples de croyance :

1- Dans votre enfance, votre père n’aimait pas les femmes avec un surplus de poids. Et pour ne pas lui déplaire, vous ne vouliez pas avoir de l’excès de poids.

2- Vous ne vouliez pas ressembler à votre mère qui faisait de l’embonpoint et qui était malheureuse.

Vous vivez encore aujourd’hui avec ces croyances ancrées en vous et cela vous crée un stress.
Comme les deux sujets sont complètement différents, et pour ne pas faire un article trop long, j’aborderai dans le prochain article cet autre sujet: «Pourquoi je veux perdre du poids?».
Je vous donnerai plus d’exemples pour bien comprendre.

En terminant, j’aimerais vous préciser que pour une femme, voir son corps avec un excès de poids, se sentir grosse, ne veut pas dire être obèse. Pour certaines personnes, avoir trois kilos de trop, c’est tout aussi difficile que d’en avoir trente. Les émotions vécues sont aussi pénibles à vivre pour l’une que pour l’autre.

Certains troubles de l’alimentation, comme la boulimie et l’anorexie, demandent l’aide d’un spécialiste; un médecin, un psychologue… Il est donc préférable d’en consulter un si vous souffrez d’un trouble alimentaire chronique.